aventure médicale : opération de la cataracte en 1990 ?

Publié le par SarahMaia

opération cataracte

Opération = Patient endormi face à un chirurgien armé d’un bistouri 

et à un anesthésiste armé d’une camisole chimique.

Comment se faire respecter ? Comment riposter si on ne l’a pas été ? 

et que par bonheur ou par accident on soit encore vivant.

Que quelques organes aient été perdus, ou pas, dans la bataille inégale !

Histoire d’une opération repoussée... puis subie... 

pour faire réfléchir... et envisager des mesures de protection et de défense face au pouvoir médical et au manque de formation des médecins.

L’oeil ? vous connaissez ? Le cristallin ? C’est comme une lentille de verre...

tout va bien tant qu’il est transparent...

La cataracte ? C’est l’opacification du cristallin.

Comme un morceau de verre roulé par le temps dans la mer, il est devenu opaque.

Comment c’est possible ? D’où ça vient ?

Prenons l’exemple d’une pomme qui en tombant aurait reçu un coup, comme vous pouvez vous faire “bleu”... à partir de cet impact, avec le temps le fruit se détériore... la pomme devient “blette” et le cristalin s’opacifie.

La cataracte est toujours la conséquence dégénérative d’un choc.

Si le choc a été très violent, le cristallin peut avoir été “luxé” !? 

Obtenir des explications n’est pas aisé ! 

Après avoir interrogé des praticiens, questionné des opticiens et consulté quelques ouvrages sur le sujet, j’ai fini par comprendre qu’il était posé comme dans un filet au-dessus du “vitré”, partie normalement gélatineuse et transparente au fond de laquelle se trouve la “rétine”,

constituée de petits bâtonnets fragiles...

 J’étais adolescente, lorsque j’ai reçu un coup très violent lors d’une activité sportive. Je suis restée allongée pendant plusieurs semaines dans le noir dans l’espoir que le cristallin “arraché” se “recolle” !?! Il avait été “luxé” !

Les attaches du “filet” dans lequel il repose normalement avaient été arrachées à un bout... et par bonheur, le cristallin était resté accroché pendant plus de 20 ans dans ce “hamac” appelé “capsule du cristallin” où il s’était inexorablement détérioré avec le temps... comme la pomme de notre exemple.

J’avais renoncé à l’opération qui, en cas de réussite, eut été un exploit du chirurgien !

A l’aube d’un changement de vie, face aux progrès de la chirurgie, j’ai décidé de m’offrir une nouvelle vision du monde.

L’opération, actuellement banalisée, de la cataracte qui consiste à “broyer” et à “aspirer” le cristallin opacifié pour mettre à sa place dans la “capsule” un implant artificiel, n’était pas praticable dans mon cas ?

Interrogé, sur les chances de réussite de l’opération, le chirurgien “recommandé” m’a répondu en toute simplicité, que je ne risquais rien, puisque je n’y voyais rien de cet oeil !

Quand même ! Je n’allais pas “subir” une anesthésie et une opération juste pour voir ! si j’y verrais ! et grever le budget de la Sécurité Sociale d’environ 12000F !

Je suis donc allée consulter “le meilleur” d’une amie !

Il m’a tout de suite mise en confiance en m’expliquant pourquoi il ne tenterait pas de mettre l’implant dans le “filet” qui ne tenait que par un bout (comme un hamac qui ne serait attaché qu’à un arbre ?)... que même si elle réussissait... si j’y voyais après l’opération ? le cristallin, n’étant pas maintenu, risquait dans 2 ou 3 ans de “tomber” dans le “vitré”... 

Il allait donc enlever la “capsule”, qui se rétracterait quand le cristallin actuel aurait été enlevé et poser un cristallin artificiel dans la chambre antérieure où il serait maintenu par 2 petites encoches naturelles qu’il m’a dessinées... 

Et les chances de succès ?  95% !

Je traverse actuellement des difficultés financières... Pas de problème ! 

je n’aurais pas à payer les 2000F de dépassement d’honoraires qu’il demande habituellement.

Je l’en remercie et lui propose de lui offrir en remerciement une peinture. Il accepte.

Et c’est en toute confiance que je rentre à la clinique la veille de l’intervention, avec le sentiment d’avoir choisi un chirurgien compètant et généreux.

On me fait une prise sang. Je dois insister pour qu’on me dise pourquoi.

L’anesthésiste vient s’assurer que je ne prends pas par ailleurs de médicaments, que je n’ai pas une allergie connue à certaines substances... et m’impose une pré-anesthésie sans tenir compte de la préparation homéopathique de mon médecin.

Je refuse une piqûre d’antibiotiques, qui me sera imposée le lendemain.

Je suis à moitié endormie quand le chirurgien me précise qu’il s’agit d’une “couverture” ? de 48h ! seulement  ! pour prévenir tous risques... d’infection ?

Je suis à peine réveillée quand après avoir enlevé la coquille de protection et éclairé mon oeil le chirurgien me demande combien il a de doigts ?  5 ? je suppose. mais je ne vois pas sa main !

C’est mauvais signe dit-il ! mais ne vous inquiétez pas ! ?...

En partant, alors que je suis toujours sous l’effet de l’anesthésie, il me dit : finalement la capsule tenait mieux que je le pensais, j’ai mis l’implant dans la chambre postérieure !  

(traduction dans le filet qui ne tient que par un bout ! ?) 

Mais vous l’avez accroché !? !

Et je découvre seule devant le miroir un oeil ensanglanté de l’intérieur, un visage défiguré comme si j’avais été rouée de coups !

L’anesthésie locale a été généralisée... des vaisseaux ont éclatés autour de l’oeil !

J’ai un superbe hématome, qui malgré les tubes d’arnica pris de ma propre initiative n’est toujours pas résorbé... Le sang en suspension dans le vitré m’empêche de voir ! 

Lorsque je suis face à la lumière la pupille clignote comme un petit miroir.

Je suis allée consulter le service ophtalmologiste d’un hôpital spécialisé pour avoir un avis extérieur... Ce n’est pas la pupille, c’est le cristallin qui bouge ! Va-t-il tenir ?

on ne peut pas me dire ! on n’est pas devin ! 

Il aurait fallu, il faudra peut-être, poser des fils pour renforcer le filet... mais c’est compliqué !

j’ai été bien opérée ! La pose d’un cristallin dans la chambre antérieure présente des risques post-opératoires au niveau de la cornée... dont le chirurgien avait omis de me parler. 

Je refuse de dire qui m’a opérée, on reste discret. On appelle un confrère ! puis un autre !

C’est l’assistante du chirurgien ! un très bon chirurgien ! et tout le monde s’évapore !                et je reste seule avec l’infirmière générale qui déplore...

Je reste avec mes questions...

Aurait-il pris la peine de consolider la capsule avant d’y poser le cristallin s’il avait reçu le dépassement d’honoraires ? 

Quels sont mes reproches ? mes revendications ? de n’avoir pas été informée des risques post-opératoires d’une implantation dans la chambre antérieure ! 

Que le chirurgien ait choisi sans moi, la meilleure opération selon ses échelles de valeur, sans concertation préalable.

Quelle réponse ? la méfiance ? Ou la formation des médecins ?

Il peut ne s’être agi que d’un “oubli”. Connaissant le sujet, il est passé à la conclusion sans me faire part des diverses possibilités qui pouvaient se présenter, sans m'offrir le choix ! 

Ma vie n’était pas en danger, l’opération n’était ni vitale, ni urgente.

Si j'avais été informée, j'aurais pu décider de ne pas la tenter !

Il a pris le risque, pendant que j’étais endormie et sans défense, de tenter une intervention dont il avait éliminé l’éventualité.

C’est là que se situe l’erreur, m’ont dit ses confrères : si je n’en avais rien su, je ne me serais pas angoissée ! 

J’aurais été trop informée ? Je ne me révolte pas face à l’erreur, elle est humaine...

Avec le temps, j’espère que le sang se résorbera.

En prenant la précaution de m’isoler de toute source de lumière venant du côté droit, pour éviter d’être éblouie par l’effet de miroir du cristallin qui bouge, forcément ! puisqu’il ne tient que par un bout ! je verrais ! mieux qu’avant ! 

J’espère que le cristallin restera accroché dans son “hamac” qui ne tient qu’à un fil ! ....

J’ai revu le chirurgien depuis ! 

La “capsule du cristallin” est accrochée sur tout son pourtour ! ! !  et dans mon cas un quart à peine n’est pas attaché ! mais il tient ! m’a-il dit en me montrant un implant minuscule ! 

S’il me l’avait montré avant, j’aurais été beaucoup moins angoissée !

Il m’a confié avoir, la plupart du temps, l’impression d’être vétérinaire, tellement les malades étaient confiants et peu soucieux par ce qu’il allait leur faire !

Alors évidemment il ne pouvait pas imaginer que ça puisse m’intéresser à ce point !

J’accuse la banalisation qui tend à faire du patient un “objet de soins”. 

Malade, il perd sa qualité de sujet, il ne décide plus, ni de sa vie, ni de son corps.

Faut-il louer les services d’un témoin en salle d’opération pour s’assurer que le chirugien ne prend pas d’initiatives contraires au souhait du patient ? 

Des femmes se sont fait opérer pour l’extraction d’un fibromme et se sont réveillées sans utérus ! initiative justifiée ? par un risque cancéreux de 5% !

Le pouvoir médical, qui use régulièrement de la menace, prend, en chirurgie, des proportions monstrueuses.

Une amie, victime collatérale d’un attentat dans un pays d’Afrique, a reçu une décharge de mitraillette dans le ventre. 

Après de multiples opérations, elle m’a confiée, je n’en veux pas à celui qui m’a tirée dessus !  il suivait une idéologie dont j’ai subi les éclats... 

“J’en veux” aux médecins qui, chaque fois que j’ai tenté d’échapper à un traitement que je sentais trop agressif, m’ont menacée des conséquences punitives de la non-soumission à leur   tout pouvoir ! et m’ont contrainte, par lassitude, à accepter des soins avec lesquels je n’étais pas d’accord.

Le corps médical abuse de son pouvoir et maintient le patient sous la menace entre la carotte et le fouet. Le médecin est protecteur ou répressif.

Le patient a le choix de se mettre sous la protection du bon docteur qui prendra soin de lui et le protègera des vilains microbes ou de risquer sa vie ! 

S’il ne suit pas les prescriptions du bon docteur il lui arrivera les pires malheurs !

À qui et comment faire confiance ? 

La formation des médecins est indispensable.

Comment  envisager l’approche psychologique de “la personne malade” et de ses proches ?

Comment écouter “la personne malade” en la considérer d’abord comme une personne qui est

momentanément malade et non pas comme “un malade” ayant définitivement perdu sa qualité

de personne. 

Comment informer “la personne malade” de son état et lui proposer un traitement ?

Comment la faire participer au choix du traitement et en faire une alliée agissante co-responsable de sa guérison...

Comment éduquer le public à préserver sa santé et à prendre conscience de sa responsabilité face à la maladie et à la guérison ?

Comment ouvrir des passerelles de communication entre les différentes formes de médecine et

préparer la voie de la concertation ?

Nous nous proposons de susciter cette émergence et d’y participer.

Nous proposons des formations pour les corps médical et para-médical et pour les usagers.

Compagnie Sarah Maïa  

J’aimerais que ce témoignage, que j’espère clair et compréhensible, soit publié.

Je me tiens à votre disposition pour toute réflexion sur d’autres sujets qui méritent que l’on se pose des questions et qu’on en pose...

“ le patient idéal est un patient informé”

Publié dans TÉMOIGNAGES, SANTÉ

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