je me souviens...

Publié le par SarahMaia

Je me souviens des nuits sous la tente dans un duvet de plumes... Quand elle accueille mon corps lassé du jour, la Terre m'offre son soutien pour un repos profond peuplé de rêves qui s'enchaînent et se superposent à la conscience de l'environnement.

Quand je suis sous la tente, au chaud de mon duvet, je perçois tous les
bruits. Appuyée de tout mon poids sur le ventre de la terre, je je perçois ses battements de coeur. Je la sens vivante, aimante, maternelle.

Quand pendant les heures chaudes, à l'ombre d'un arbre, je m'allonge sur elle, je sens mon corps s'abandonner avec confiance à la pesanteur qui m'aspire et m'inspire.

De ces repos, quelqu'en soit la durée, je reviens toujours détendue et
ressourcée plus qu'au sortir du lit le plus douillet.

Les lits de plumes de mon enfance dont j'avais du mal à m'extraire ont fait
place aux lits plats et souples qui me préservent de l'absence et
me gardent consciente des univers qui s'entrecroisent à l'ombre de mes
paupières qu'aucun ennui ne ferme et qui palpitent sous l'avalanche d'images
surgies d'un cerveau qu'alimentent des pensées sans soucis de logique où
l'illusion flirte avec la réalité du fugitif instant dont le passé se gorge
pour façonner les souvenirs qui peuplent le futur d'un passé reconstruit
avec les aspirations d'un meilleur qui déjà l'enjolivent.

Je suis un vase ouvert à la clarté des choses, comme un miroir terni par la
poussière des ans, je reflète les choses à venir. J'aime ces vagabondages
entre rêve et sommeil à l'aube de réveils où soudain je m'enfonce dans des
cavernes qu'illuminent des eaux souterraines et fraîches où ma joie se
répand en rires en cascade que répercute l'écho de leurs parois ruisselantes
qui parfois se condensent pour former des larmes de glace que prolonge le
temps.

Il est des univers où les mots se promènent sans avoir rien à dire que le
plaisir d'écrire, de suivre le crayon qui dessine des formes apprises à
l'école et dont nous savons faire des bruits avec nos bouches impatientes de
dire en caressant nos lèvres des mots dont le sens nous parviendra peut-être
quand nous les entendrons.

Entendre ! oui ! mais pourquoi vouloir les comprendre ?

Je me laisse bercer par la douceur des mots et leur musique en moi forme des
symphonies dont l'écoute avec vous me remplit de bonheur. Il est des
bonheurs simples que rien ne justifie, pas même le plaisir Quand l'être se
suffit à soi-même, les partager les amplifie et les rend plus tangibles
Dormir à l'abri d'une tente au bord de la mer, se laisser bercer par son
murmure est l'un de ces plaisirs que je déguste seule mais que
je partagerai volontiers...

Si tu connais des lieux où nous pourrions goûter ces instants
éphémères, dis moi ami(e) où planter nos tentes loin de l'agitation dans la
beauté et le silence...

Publié dans VOYAGE

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